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Une être humaine, c’est une porteuse de baluchon rempli de trois fois rien, une trimballeuse de sales quarts d’heure.

C’est une femme qui s’est retrouvée un jour dans la rue, avec dans une main un sac poubelles rempli de vêtements d’enfants, et dans l’autre, ses gamins, en train de fuir un domicile conjugal violent, nocif, mortifère.

C’est une femme qui tente de garder la tête hors de l’eau, et qui va changer de statut, dans son propre regard et dans celui des autres, et que l’on ne considèrera plus uniquement comme une victime ou comme un paillasson mais tout simplement comme une être humaine.

“Les êtres humaines” est le fruit d’un atelier de création d’une année à la Résidence de l’Ecluse qui accueille des femmes et leurs enfants victimes de violences familiales et/ou de grande précarité à Chalon sur Saône. Cet atelier a réunit des comédiennes, une scénographe, une metteure de scène, un musicien, les résidentes du foyer (celles d’aujourd’hui et celles d’hier), et les éducatrices et assistantes sociales qui les accompagnent.

Et c’est aujourd’hui, un spectacle en tournée en Saône et Loire. Qui dure une heure, met en scène une douzaine de femmes, et mêle témoignages, chansons, gravité, drôlerie. C’est un vrai moment de théâtre qui permet de transmettre des paroles nécessaires à entendre.

 

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Extrait : « Quand c’est le moment de partir, c’est le moment. Le pire c’est que c’était prévu, on m’appelle le matin, on me dit : « y’a une place, est-ce que vous pouvez venir ? » J’ai dit, ce soir je suis là. J’avais fait en sorte de tout laver, de tout laisser à portée de main, et hop, une fois qu’il partirait au travail, tout dans les sacs poubelles. Les hommes, ils se rendent pas compte des sacs poubelles, ils se méfient pas. Alors j’ai pris les sacs poubelles avec dedans ma boîte à trésors avec les bracelets de la maternité, les cordons ombilicaux et les dents de lait, des photos des enfants parce que je voulais pas lui laisser, le dossier avec tous les papiers administratifs, des habits, des chaussettes et des culottes (les chaussettes des garçons, elles ont toujours des trous), la petite télé qui était dans la chambre de mon fils, avec la télécommande, des parts de pizza et des bouteilles d’eau. Et les enfants avec leur doudou. Et aussi de la peur, l’impression d’être suivie, c’est fou ce que je dis mais c’est vrai. »

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